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Les Catilinaires – Pastiches version 2017-2018

PASTICHE 1

Jusques à quand abuseras-tu de notre santé, estomac ? Combien de fois encore saliverons-nous sans manger ? Jusqu’où gargouillera ta gourmandise gargantuesque ? Quoi ! Ni les tubercules fromagés de la tartiflette, ni les pizzas du samedi soir, ni les coulées de raclette sur la charcuterie, ni la lourde douceur du cheesecake, ni les fabuleux festins d’une mamie affective, ni même les campagnes de santé contre l’obésité, n’ont comblé ton appétit.

Ne penses-tu pas que ta panse est découverte ? que ton amour pour la nourriture n’a cessé de nourrir tes poignets d’amour ? Penses-tu qu’aucun de nous ignore les bourrelets que tu as alimentés la nuit dernière et celle qui l’a précédée ; dans quel frigo tu t’es goinfré ; quels en-cas tu as consommés ; quelles régimes tu as abandonnés ?

Ô beurre ! Ô huiles ! Toutes ces graisses, le pancréas les connaît, le foie les voit, et le ventre mange encore ! Il mange ; que dis-je ? Il dévore ; il nous emmène dans les fast-food ; il choisit nos restaurants et marque de l’œil les aliments qu’il veut immoler. Et nous, hommes pleins de volonté, nous croyons faire assez pour notre santé, si nous mangeons cinq fruits et légumes par jour.

 

PASTICHE 2

Jusques à quand abuserez-vous de notre patience, petits frères et sœurs ? Combien de temps nous courrez-vous après ? Jusqu’où s’emportera votre énergie ? Quoi ! Ni les remontrances des parents fatigués, ni les punitions pour vos bêtises, ni la colère de vos aînés, ni les journées chargées qui sont les vôtres, rien ne peut vous fatiguer! 

Ne voyez-vous pas que nous ne pouvons plus vous supporter? Que nous en avons assez de vous voir fouiller incessamment dans nos affaires ? Pensez-vous que vous allez continuer à mettre l’appartement en désordre ; à laisser vos jouets traîner partout ; à entrer dans nos chambres sans permission ; à n’en faire qu’à votre tête ? 

Ô cris, ô crises ! Votre agitation permanente, les parents n’en peuvent plus, vos aînés s’énervent et vous continuez ! Vous continuez ; que dis-je ? Vous en rajoutez ; vous trouvez toujours de nouvelles bêtises ; vous cherchez sans cesse un autre moyen de nous embêter. Et nous, aînés fatigués, espérons seulement vous voir grandir plus vite !  

 

PASTICHE 3

Jusques à quand abuseras-tu de notre humour, lamentable blague de Carambar? Combien de temps encore serons-nous la victime de ta banalité ? Jusqu’où s’emportera ton audace? Quoi ! Ni les doigts collants des enfants dont l’humour n’a pas encore été ruiné, ni les soupirs exaspérés des lecteurs, ni la consternation des parents, ni les taux de diabète et d’obésité croissants, ni les caries infantiles que tu infliges et qui noircissent la candeur des dents de laits, rien n’a pu te faire fléchir sur ton chemin de destruction!  

Tu ne vois pas que tes blagues sont connues de tous ? Qu’elles ne font plus rire personne ? Penses-tu qu’aucun de nous ignore tous tes jeux de mots par cœur ; ne les récite à tout bout de champ sans amuser personne ; ne s’arrache des rires forcés ; ne désespère de cet humour si absurde? 

Ô sucres, ô colorants ! Vous tachez les lèvres de nos enfants de votre teinte chimique, et leur esprit pur d’un malicieux humour à deux balles ? Vous vous répandez, que dis-je ? Vous  proliférez, dans les salles de classe, les cours de récréation, les réserves secrètes dissimulées sous les couettes ; vous prenez plus de place dans les cartables que les manuels scolaires ! Et nous, dentistes concernés, nous croyons faire assez pour l’hygiène dentaire sans nous soucier de caries de personnalité !  

 

PASTICHE 4

Jusques à quand suceras-tu nos globules rouges, moustique ? Combien de temps encore serons-nous les jouets de ta faim insatiable ? Jusqu’où nous agaceront tes bruits insensés ? Quoi ! ni la bombe insecticide, ni les mains qui claquent, ni les senteurs de citronnelle, ni les moustiquaires surpuissantes, ni le froid glacial de l’hiver, ni la fureur que font naître vos piqûres répétitives, rien n’a pu ébranler l’amour inconditionnel que tu nous portes !

Tu ne vois pas que tes balades provoquent chez nous une incessante crainte à ton égard ? que ton unique plaisir est ici environné de fureur, de haine et d’effroi déchainé de toutes parts contre toi ? Penses-tu qu’aucun de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et celle qui l’a précédée ; dans quelle maison tu t’es rendue ; quelle tendre peau tu as visée ; à quelles veines tu t’es abreuvé ?

Ô bzzzz ! Ô dards ! tous tes complots, on les connaît, on les voit, on les entend, pourtant, aucun remède n’est assez efficace pour te faire disparaitre ! Moustique, tu virevoltes, que dis-je ? tu voles chez nous ; tu choisis le plus délicieux d’entre nous pour l’attaquer d’un air effronté. Et nous, hommes sans peur, face à toi moustique sans cœur, nous croyons nous protéger assez pour éviter les maladies que tu véhicules !

Categories: Pastiches

Énée, sa vie, son oeuvre


Entretien exclusif avec Énée et sa famille ou “Arma virumque cano”, revisité par les latinistes.
Proposition de lecture : L’Énéide, l’épopée de Virgile qui retrace le périple du prince dardanien après la chute de Troie.

 

Illustration sonore : “ROYALTY FREE MUSIC by BENSOUND”

Image : Venus curando a Eneas par Blondel. Wikipedia commons

Categories: Una Vita Unum Opus

Les Catilinaires – pastiches de l’exorde

PASTICHE : Oeuvre artistique ou littéraire dans laquelle l’auteur imite en partie ou totalement l’oeuvre d’un maître ou d’un artiste en renom par exercice, par jeu ou dans une intention parodique.

 

LE CONTEXTE HISTORIQUE : 63 av. J.-C. : on vient de dévoiler à Cicéron, alors consul, la conjuration de Catilina qui vise à renverser la République. Cicéron met Rome en état de défense contre cette tentative de prise de pouvoir et il prononce contre Catilina, en présence de ce dernier et devant tous les sénateurs, un discours véhément : la Première Catilinaire. On appelle Catilinaires les quatre discours que Cicéron prononce entre le 8 novembre et le 5 décembre 63 av. J.-C. 

Cesare Maccari (1888) Wikipedia Commons

Voici l’exorde de la Première Catilinaire et ses pastiches.

 

EXORDE DE LA PREMIÈRE CATILINAIRE

Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Catilina ? Combien de temps encore serons-nous ainsi le jouet de ta fureur ? Où s’arrêteront les emportements de cette audace effrénée ? Ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les postes répandus dans la ville, ni l’effroi du peuple, ni le concours de tous les bons citoyens, ni le choix, pour la réunion du sénat, de ce lieu le plus sûr de tous, ni les regards ni le visage de ceux qui t’entourent, rien ne te déconcerte ?

Tu ne sens pas que tes projets sont dévoilés ? Tu ne vois pas que ta conjuration reste impuissante, dès que nous en avons tous le secret ? Penses-tu qu’un seul de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et la nuit précédente, où tu es allé, quels hommes tu as réunis, quelles résolutions tu as prises ?

Ô temps ! Ô mœurs ! Le sénat connaît tous ces complots, le consul les voit ; et Catilina vit encore. Il vit ? que dis-je ? il vient au sénat ; il prend part aux conseils de la république ; son œil choisit et désigne tous ceux d’entre nous qu’il veut immoler. Et nous, hommes pleins de courage, nous croyons assez faire pour la république, si nous échappons à sa fureur et à ses poignards.

http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/cicero_CatilinaI/lecture/1.htm

 

PASTICHE 1

Jusques à quand useras-tu de notre temps, téléphone ? Combien d’heures encore subirons-nous le joug de tes notifications ? Jusqu’où nous emporteras-tu, connexion illimitée ? *bruit de notification* Quoi ! Ni les pères qui veillent la nuit sur le seuil de ta chambre, ni les surveillants postés dans tout le lycée, ni la consternation de tes amis, ni ce concours de tous les bons chefs d’établissement, ni les murs choisis pour cette classe, ni les regards indignés de tous les professeurs, rien n’a pu te débrancher !

Tu ne vois pas que ton mot de passe est découvert ? Que ton utilisation est ici cernée de témoins, surveillée de toutes parts. Penses-tu qu’aucun de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et celle qui l’a précédée ; sur quels sites tu t’es rendu, quels pseudos tu as multipliés ; quelles photos haute résolution tu as prises ?

Ô Jeunesse ! Ô mœurs ! Tous ces jeux, l’équipe pédagogique les connaît, le proviseur les voit, et le téléphone charge encore ! Il charge, que dis-je ? Il sonne dans la classe, il est accepté lors du conseil de classe ; il choisit parmi nous et capture de son objectif ceux qu’il veut sauvegarder. Et nous, hommes pleins de courage, nous croyons faire assez pour la culture, si nous refusons de liker et de commenter les publications !

 

PASTICHE 2

Jusques à quand abuserez-vous de notre patience, professeurs de français ? Combien de temps encore serons-nous les sujets de votre invention ? Jusqu’où nous emportera votre insanité ? Quoi ! Ni l’Académie Française, qui a pour devoir de valoriser la littérature, ni le ministre de l’Éducation Nationale, ni les responsables du ministère ne réagissent ! Aucune réforme n’a pu t’ébranler!

Tu ne vois pas que tu es inutile ? Que ta présence détestée enchaîne les élèves de toutes parts? Penses-tu qu’aucun de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et celle qui l’a précédée, dans quelle chambre t’es-tu acharné sur nous, quels autres devoirs tu as sacrifiés à notre détriment, quels plans tu as cachés ?

Ô commentaire ! Ô dissertation ! Tous ces complots, le ministère les connaît, les professeurs les voient mais il existe encore ! Il existe, que dis-je ? Il vient en cours de français, il est admis au bac, il est choisi à cause de son apparence faussement simple et il marque ceux qui l’ont choisi d’une encre indélébile ! Et nous, élèves pleins de rage, nous croyons faire assez pour nos études si nous évitons ces mauvaises notes !

 

PASTICHE 3

Jusques à quand, Météo indécise, déjoueras-tu nos projets ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de ton impertinence ? Jusqu’où ton humeur changeante s’emportera-t-elle ? Quoi ! Ni notre envie de plage, ni notre précieux bronzage, ni la blanche neige des sommets, ni les voiles calmes, ni les récoltes asséchées, rien n’a pu t’ébranler !

Tu ne vois pas que tes projets pervers sont découverts ? À ton tour d’attraper froid ! Tous ici nous subissons ta passion malsaine. Penses-tu qu’aucun de nous ignore que ta fureur causa la tempête Haiyan ; dans quels pays tu t’es rendu ; avec quelles forces tu t’es alliée ; quels désastres tu as causés ?

Ô temps ! Ô Météo ! Toutes ces machinations diaboliques, la planète en fait les frais, le Hong Kong Observatory les voit et pourtant tu sévis sans retenues ! Il pleut ? Que dis-je ! Le déluge s’invite sur nos terres, en ces lieux paisibles et nous marque par son passage. Coup de soleil ! Atchoum ! Et nous, hommes pleins de courage, nous croyons faire assez pour la nature en prévenant ta canicule et tes froids extrêmes !

Categories: Pastiches

Étymologie de “Personnage”

Categories: Gratia discipulis

Étymologie de “Désirer”

Categories: Gratia discipulis

Étymologie de “Sidérer”

Categories: Gratia discipulis

Clichés

LES POUCES

La majorité des représentations des combats de gladiateurs montrent l’empereur qui lève ou baisse le pouce, décidant ainsi du sort du gladiateur vaincu. C’est faux.

En effet, s’il voulait accorder la vie au vaincu, l’empereur montrait la paume de sa main. S’il décidait de le mettre à mort, il montrait son poing..

 

CLÉOPÂTRE

Contrairement aux croyances populaires, Cléopâtre n’était pas particulièrement belle et surtout elle n’était pas égyptienne. Elle était bel et bien la reine d’Égypte, mais elle était grecque. En effet, quand Alexandre le Grand conquit l’Egypte, il mit au pouvoir un de ses généraux grecs, Ptolémée. Cléopâtre est une de ses descendantes.

 

NÉRON ET L’INCENDIE DE ROME

Aujourd’hui, l’image de l’empereur déclamant un poème de sa composition en admirant l’incendie, est véhiculée couramment. Mais quelle est son origine ? La nuit du 18  juillet 64 ap. J.C, un incendie éclate dans Rome. Un cinquième de la ville est réduit en cendres. Or Néron se trouvait à Antium, et durant le feu il perdit une grande partie de ses biens dont une de ses villas. Par la suite « un bruit général » ( Les Annales, XV, 39) rapporté par Tacite dans son oeuvre  s’est propagé et a été transmis de génération en génération. Ces rumeurs proviennent des textes de Suétone et Tacite, des historiens du Ier siècle ap. J.C qui décrivent Néron regardant « ce spectacle du haut de la tour de Mécène, […] chantant la prise de Troie ». Les chrétiens, premières victimes des persécutions de Néron qui les a désignés comme coupables après l’incendie, ont propagé cette rumeur et contribué à construire l’image d’un Néron fou furieux. De nos jours, les historiens ont exonéré Néron de toute responsabilité dans cet incendie.

http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/tacite_annalesXV/lecture/4.htm

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/SUET/NERO/38.htm

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